Cote, valeur et prix en philatélie
= article-brouillon pour clarifier ma pensée =
De la valeur des timbres
(Méditation sur les prix et les cotes)
Je n’ai jamais cessé de m’interroger sur la valeur des timbres poste et des collections et je dirais aujourd’hui à peu près ceci :
Trop de collectionneurs, surtout néophytes ou jeunes ou n’adhérant pas à une association ne sont pas clairement informés (ou pas informés du tout, sinon trompés) sur la « valeur » ou le « prix » des timbres. Les « cotes » en vigueur dans les catalogues sont particulièrement trompeuses pour les nouveaux venus en philatélie, parce qu’elles ne sont jamais assorties d’explications sur leur rapport avec les prix.
A part les grandes raretés (les classiques de belle qualité, et une bonne vingtaine de timbres pour la France) qui resteront toujours une forme de placement, les timbres n’ont de valeur que celle de l’offre et de la demande sur un marché qui semble décliner, mais qui est toujours actif ; un marché qui se déplace vers le net (Les ventes sur offre et les ventes sur Internet en sont un signe évident).
Beaucoup de collectionneurs qui croient collectionner pour la constitution d’un patrimoine, se font des illusions sur la « valeur marchande » de leur collection, surtout qu’ils ont en général investi dans un matériel fort coûteux pour collectionner (albums pré-imprimés) qui n’est jamais comptabilisé dans leur collection.
Par contre, ceux qui collectionnent « pour le plaisir », ne seront jamais déçus.
Pour ce qui concerne les transactions avec un commerçant :
Les timbres sans valeur, resteront toujours des timbres sans valeur (moins de 3-5 € de cote)
La demande pour ces timbres est faible ou est nulle. L’offre est surabondante. Et les commerçants peuvent en obtenir autant qu’ils veulent par d’autres circuits plus avantageux que l’achat aux particuliers (et donc moins traumatisants pour les collectionneurs).
Mais un timbre qui n’a aucune valeur à l’achat pour un commerçant, aucune valeur en soi, en aura quand même forcément à la vente ; ce qui est facturé alors n’est pas le « prix » du timbre qui restera sans valeur (même après son achat), mais les charges et le temps des commerçants qui doivent pouvoir vivre de cette activité.
Pour une collection générale de timbres poste de « petite valeur » (ainsi que pour les timbres jusqu'à 10-15€ de cote) présentée proprement en album, ou bien disposée en classeurs l’acheteur peut payer 5 à 10% de la cote des catalogues généraux, parfois un peu plus, ou il peut ne pas vouloir du tout de ce type de collection si elle lui parait difficile à revendre par rapport à sa clientèle.
En se rappelant que pour une revente à un commerçant, la qualité de la collection doit être « très bien ».
De belles oblitérations pour une collection d’oblitérés.
Une gomme intacte pour les neufs (à partir de 1940/1960) selon les pays.
Les timbres avec charnière, excepté les grosses valeurs, (ou exceptionnellement les collections très bien tenues d’avant 1940 pour la France) ne sont pas (ou très peu) rachetés par les commerçants, même si eux les vendent, au détail, environ 1/3 de la « cote avec charnière » des catalogues (elles sont proposées au 1/6 de la cote en ventes sur offre en collections bien tenues).
Le débat sur cette question ne finit pas. « L’offre et la demande » nous disent que les collectionneurs souhaitent des timbres neufs sans charnière et que les timbres avec charnière ne sont admis dans les collections que « faute de mieux » ou « manque de moyens ». (Ils n’ont que peu ou pas de valeur à la revente en France après 1939)
Un timbre neuf moderne est vendu chez un commerçant « pleine cote », soit au minimum le double de sa valeur faciale… (parfois le triple) Je rappelle que cela n’ajoute rien à la « valeur » faciale du timbre, mais cela inclut les charges du commerçant.
Les « documents philatéliques » n’ont aucune valeur de rachat chez les commerçants (premier jour, sauf quelques raretés…; documents philatéliques, feuillets CEF, etc.…) mais ils constituent cependant de superbes collections dont il serait dommage de se priver malgré les règles des sociétés philatéliques… en veillent à les acheter bon marché, en sachant que cela ne se revend pas. Mais qu’importe… si on le sait.
Sauf pour les pièces exceptionnelles (« prix » d’achat minimum de 30€), les commerçants préfèrent acheter des lots, ou des ensembles importants plutôt qu’au détail.
Entre particuliers
Entre particuliers, les petits timbres s’échangent sur la base de la valeur de la cote… et se vendent à l’amiable parfois au tiers, parfois au quart de la cote, ce qui est toujours plus que le prix de rachat des commerçants… et pas toujours moins que le prix de vente des commerçants.
Pour les petits timbres (jusqu’à 10€), entre particuliers, ils serait bon de s’en tenir au cinquième (20% de la cote)
Les particuliers n’ont ni les charges, ni les impôts des négociants…
Remarques trouvées sur le Net :
Combien vaut ce timbre ? D'après le catalogue Yvert, il cote 100 euros. Mais pour monsieur X cette pièce est indispensable pour compléter sa collection et il est prêt à le payer 200 euros. Par contre, monsieur Y en possède déjà un, et, à plus de 50 euros, ça ne l'intéresse pas. La valeur donnée par le catalogue est une chose, le prix de vente ou d'achat en est une autre. L'acte de vente est avant tout un compromis entre un vendeur et un acheteur. Le premier souhaite obtenir le prix le plus élevé et le second désire acheter au prix le plus bas. Le prix final dépendra en particulier de
= la qualité de la pièce
= la rareté de la pièce proposée. Si le vendeur possède dans ses albums un stock important de la même pièce, il acceptera plus facilement de vendre en dessous de la cote.
= la passion du collectionneur qui est souvent prêt à faire des folies pour compléter sa collection.
= la marge du vendeur
= la capacité à négocier du vendeur et de l'acheteur.
= la somme qu'est prêt à dépenser le collectionneur. Plus la valeur de la pièce est grande, plus la remise est importante.
= la santé du marché philatélique (actuellement en crise)
Ainsi, les pièces achetées seront rarement payées à la cote.
Et cela d'autant plus qu'une pièce ne cote pas la même chose suivant le catalogue que l'on utilise. Exemple : tel timbre est coté 60 euros chez YVERT, mais seulement 50 euros chez Cérès. Par contre, la remise consentie sur la cote YVERT sera sensiblement plus élevée que sur la cote donnée par le CERES. Pourquoi une telle différence ? Explication : le catalogue CERES cote au plus près des prix pratiqués sur le marché.
Une remarque avant de terminer : le philatéliste, au cours de sa vie de collectionneur, occupera souvent la position de vendeur.
Attention,
la cote n'est qu'une valeur indicative. Elle dépend de multiples facteurs et peut varier parfois en plus ou mais beaucoup plus souvent en moins suivant la qualité du timbre et de l'oblitération . D'autre part (et cela peut paraître paradoxal), les pièces bon marché de bonne qualité ne sont pas forcément les plus simples à trouver et pourront le cas échéant être payées largement au-dessus de leur cote.
Remarques trouvées sur le site de la CNEP
Même si un timbre parfait est l’idéal, les négociants et la presse doivent mener une campagne permanente de dédiabolisation de la charnière et de certains 2ème choix ( nombreux exemples doivent appuyer cette campagne).
La vente au prix de gros doit être réservée exclusivement aux négociants entre eux et ne doit pas être appliquée aux particuliers.
En aucun cas des timbres sous faciale ne peuvent être affichés dans une vitrine ou annoncés dans une vente à prix nets.
On y lit entre autres, ceci:
"Lorsqu’il s’agit de vendre un timbre ou une série à la pièce, si sa cote est d’un niveau suffisant (
supérieure à 100 euros), le vendeur doit s’attendre à accorder une remise au minimum des
deux-tiers et le plus souvent des
trois-quarts par rapport à la cote.
Ainsi, un timbre ayant une cote de 100 euros pourra trouver acheteur aux alentours de 30 euros.
Pour les timbres dont la cote unitaire est comprise entre 10 et 100 euros, la remise à consentir peut aller jusqu’à 90% de la cote.
Le marché pour l’achat à l’unité des timbres cotant moins de 10 euros est quasiment inexistant, sauf au sein des clubs de collectionneurs. On y rencontre des vendeurs qui possèdent ces timbres courants par dizaines, c’est dire si la concurrence est rude."
voyez l'ensemble de l'article.....
Dans wikipedia, à l’article "catalogue de timbres-poste", on lit ceci :
La formation des cotes
Depuis longtemps, les revues philatéliques ont publié des réactions de collectionneurs étonnés de voir des marchands de timbres vendre leur marchandise en clamant des prix tant de pour cent en dessous de la cote de tel catalogue. Si certains collectionneurs pensent faire une bonne affaire, d'autres se soucient de savoir à quel prix, plus bas, le marchand va leur racheter leur collection.
La cote exprimée par les catalogues concernent les timbres en bon état et correspondent, en temps normal, aux prix de vente de détail pratiqués par les marchands. Le prix d'achat des mêmes marchands est nécessairement inférieur, car ils doivent pour survivre tirer un bénéfice de leur revente ultérieure des timbres achetés, et au surplus ne parviennent pas toujours à tous les revendre. La réduction doit normalement être plus grande encore, en cas d'achat en bloc d'une collection, et plus encore en cas d'achat d'un lot de timbres en vrac. Dans les transactions entre collectionneurs, les ventes au-dessous de la cote ont toujours été la règle, puisqu'ils n'avaient pas les mêmes charges que les négociants.
Mais la crise actuelle ne constitue pas un « temps normal » pour la philatélie. Bien des collectionneurs ont dû limiter leurs achats, tandis que d'autres, dépourvus d'emploi, devaient vendre leurs timbres. De ce fait l'afflux de timbres rares ou recherchés est devenu plus grand qu'à l'ordinaire dans les ventes où les
Pont du Gard neufs sont proposé au tiers. Mais cela n'est pas un fait nouveau, et l'on avait vu dans la grande crise des années 1929-30 les timbres de
la Caisse d'amortissement tomber au-dessous de la faciale, ce qui ne les a pas empêché de remonter par la suite et de devenir de très bons timbres. Enfin, dans les années suivant
la Libération, les timbres à surtaxe émis sous le régime de Vichy (et stockés pendant la guerre par des non-philatélistes qui ne savaient que faire de leur argent) se sont vendus à 40% de leur faciale. Sans parler des timbres de
Pétain démonétisés et revendus en feuilles, en 1947-48, à la moitié de la faciale. Certains de ces timbres ne s'en sont pas moins finalement redressés.
La variation des cotes au fil des décennies évolue énormément, en fonction de deux facteurs :
- la demande : sans celle-ci aucun objet n'a de valeur. Un objet, même rare, s'il n'intéresse personne, est sans valeur. Mais en philatélie la demande n'est pas constante, et varie selon les pays, selon les catégories de timbres, et selon les modes qui sont changeantes.
- la rareté ou l'offre : plus le nombre d'exemplaires d'un timbre est réduit, moins il sera accessible à tous les collectionneurs concernés. Il n'y en aura pas pour tout le monde et ceux qui le voudront devront le payer plus cher que les timbres disponibles n'importe où. Ainsi la connaissance de la rareté de certains timbres devient-elle, à son tour, un stimulant de la demande.
La cotation des catalogues résulte donc de la prise en compte pour chaque timbre de la demande potentielle dont il est susceptible de faire l'objet et de sa quantité connue.
- Un autre facteur, actuellement subsidiaire, de la croissance des cotes est l'inflation. C'est ainsi que dans les années 1940 et 1950 les hausses se manifestaient lors de la parution de chaque catalogue, ce qui satisfaisait vivement la majorité des philatélistes, bien que cette hausse n'ait été, pour une grande part, qu'apparente.
La critique permanente des cotes
Il arrive que les éditeurs expliquent en introduction à leurs catalogues comment sont établies leurs cotes et comment évaluer sommairement un objet philatélique. Mais, quoi qu'ils écrivent, de nombreuses critiques se manifestent presque fatalement, lors de la sortie de chaque nouvelle édition des catalogues :
En effet, si dans la presse philatélique, des articles et des chroniques se basent sur l'évolution des cotes de certains timbres pour tenter de voir s'ils constituent ou non un placement intéressant, il arrive régulièrement, dans les mêmes titres, que les cotations de catalogues soient critiquées. Les critiques de ces revues ne font, en réalité, que refléter l'attitude de tous les collectionneurs ou négociants se prévalant, à tort ou à raison, d'une certaine expérience, et qui ont de tout temps critiqué les nouvelles cotes. Ces critiques sont souvent divergentes, la plupart des philatélistes ayant tendance à surestimer les timbres qu'ils possèdent et à juger au contraire trop élevées les cotes des timbres qui leur manquent.
(Si on faisait voter les collectionneurs sur les cotes, il serait à craindre que les valeurs les plus élevées soit attribuées aux timbres possédés par la majorité des votants, tandis que les timbres les plus rares, ceux que pratiquement personne ne possède, risqueraient de voir leurs estimations tendre vers 0).
Pourtant les cotes, si critiquées qu'elles soient, n'en ont pas moins toujours constitué les seules bases de discussion communes pour les transactions entre philatélistes. Ces cotes restent donc pour eux une inévitable valeur de référence, quitte à y déroger plus ou moins largement, à l'occasion de telle ou telle vente ou échange.
Une série intéressante d'articles sur ce sujet dans "Philatélie populaire:
http://www.philatelie-populaire.com/spip.php?article182